La chèvre de race pyrénéenne est une chèvre autochtone à poils longs souvent noirs, qui peuplait traditionnellement toute la chaîne, où elle était réputée pour la richesse de son lait. Ce lait était également très consommé en ville car jugé utile contre les maladies pulmonaires. Entre 1870 et 1930, certains chevriers béarnais se rendaient avec leur troupeau à Paris, dans le Nord de la France et plus rarement jusqu’à New York, pour vendre le lait directement au consommateur. Vers 1900 on comptait environ 1 500 chèvres des Pyrénées dans les rues de Paris ! La traite se faisait devant le client, tout simplement…Après la guerre les effectifs avaient considérablement diminués et la race était menacée par la concurrence de la race alpine très sélectionnée et performante. A partir de 1993 un programme de reconstitution de la race a été mené. Et en 2010, on recensait près de 3300 sur la chaîne Pyrénéenne. Il existerait au total une dizaine de souches correspondant à des berceaux d’origine différents. En Béarn la « laurette » aurait été la plus répandue avec sa grande taille, ses belles cornes épaisses à la base puis légèrement arquées et divergentes, ses oreilles lourdes et tombantes et surtout deux virgules blanches autour de l’œil égayant sa tête noire. Extrêmement rustique, cette chèvre est parfaitement adaptée aux territoires de montagne. Habituée aux parcours accidentés et difficiles, elle entretient et participe à la valorisation et à la sauvegarde de ces espaces, tout en générant des produits de qualité très diversifiés : production fromagère notamment sous forme de tomme à pâte pressée non cuite lorsqu’elle transhume ou ensuite de crottins lactiques, production de chevreaux. Cette viande est appréciée par une clientèle trop peu nombreuse surtout à Pâques. Un effort reste à faire pour mieux valoriser dans notre région ces produits très prisés autrefois.